Un verre & quelques informations... [Libre]

▬ Messages : 43 ▬ Date d'inscription : 14/10/2010

Une femme dans une taverne ? Et puis quoi encore ? Oh ce n’était pas une chose qui arrivait bien souvent à Camelot. Comme dans n’importe quelle taverne en fait. Pourtant, ce soir-là, la porte de la taverne fut poussée par une femme. Chose bien étrange, à tel point que tous la dévisagèrent. Et dire que Blodwyn avait voulu faire une entrée discrète… C’était raté. La jeune femme voyageait léger, pour une fois. Autrement dit, elle n’était armée que d’une dague, attachée à sa taille. Pour changer. Habituellement, c’était une, voire deux épées que la demoiselle portait. Sans une seule arme, la jeune femme se sentait nue. D’où la présence de la dague. Et puis, sait-on jamais, il pouvait lui arriver n’importe quoi. Après tout, elle était une femme, et il était bien connu que les femmes étaient des victimes bien plus accessibles. Sauf peut-être Blodwyn qui était malgré tout une adversaire redoutable. La jeune femme se dirigea vers le bar, la main posée sur la garde de son arme. Elle détestait être observée ainsi. Elle détestait être le centre de l’attention des autres. Arrivée au bar, Blodwyn ferma les yeux un instant, puis les rouvrit. Le barman s’approcha d’elle, attendant qu’elle passe commande.

« Un verre d’hydromel, s’il vous plaît. »

L’attention sur la demoiselle s’était calmée. Chacun était reparti à la tâche qu’il faisait avant, permettant ainsi à la jeune femme de siroter son verre en paix. Le but n’était absolument pas de finir la soirée complètement saoule, mais bien de récolter quelques informations sur le tueur de ses parents. La vengeance est un plat qui se mange froid. Il allait être très froid celui-là. Et elle prendrait bien le temps pour cet homme. La douleur de l’absence d’une famille était encore présente et la hantait. Allister avait fait un très bon père, et l’était encore d’ailleurs, mais il ne remplacerait jamais sa famille. Jamais. D’où la rechercher d’informations de la demoiselle.

Discrètement, la rouquine se retourna et balaya la salle du regard. Cela lui suffisait. Observatrice, et physionomiste, elle retenait facilement les visages. Elle n’avait pas vu celui du tueur de sa famille, mais elle le retrouverait. A sa carrure. A son cheval. Elle ne l’avait pas oublié. Il fallait qu’elle le trouve. Peut-être était-il là dans cette salle… Elle le retrouverait coûte que coûte. La taverne pleine était active des hommes saouls qui finiraient par en arriver aux mains à un moment ou un autre. Ou qui viendraient même l’aguicher. Ils ne savaient pas à quoi ils s’attendaient. Comme ce jeune homme qui s’était approché, une chope de bière à la main.

« Vous êtes bien jolie mademoiselle. Vous êtes seule ? »

Blodwyn leva les yeux au ciel. Les hommes étaient absolument répugnants lorsqu’ils avaient bu. Très lourds aussi. Le problème, c’est que la demoiselle à qui le garçon venait de s’adresser avait tendance à être un peu trop nerveuse. Et sa meilleure solution pour régler un problème, c’était encore de faire couler le sang. Pourtant, ce soir-là, elle n’était pas là pour ça. Aussi, elle soupira, prit une inspiration, et répondit calmement :

« Non, je ne suis pas seule. Je suis avec ma meilleure amie. Et contrairement à toi, elle est bien plus claire, et bien plus amusante. »

D’un geste rapide et vif, pourtant délicat, la jeune femme détacha sa dague et la posa sur le bar. Toujours dans son fourreau. Juste pour faire comprendre que s’il ne s’en allait pas dans les prochaines secondes, il allait y goûter. Mais pour le moment, elle n’était pas décidée à la sortir. Aussi, le fait de voir le garçon s’asseoir à côté d’elle, et continuer à lui parler, la jeune femme fut vite exaspérée, et l’envie de sortir la lame de son fourreau se fit encore plus forte.