Les châteaux de princesses cachent parfois des sorcières... [Dame Viviane]

Mais les sorcières ne sont pas forcément celles que l'on croit...

Les châteaux de princesses cachent parfois des sorcières... [Dame Viviane] Gorgia

Les châteaux de princesses cachent parfois des sorcières... [Dame Viviane] Brush1q

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Un froissement de robe, une chaise qui tombe, un coq qui chante, un chat qui retourne se coucher après avoir goûté à la fraîcheur de la nuit, tout ça pour qu'au final, un rideau se lève, éclairant la chambre d'invités du château de Camelot grâce au soleil. Debout devant la petite fenêtre, une jolie blonde s'affairait, n'osant pas se retourner pour le moment, de manière à tenter de se soustraire encore un court instant aux jérémiades de sa maîtresse qui n'aimait pas trop ces levers trop matinaux. Elle posa une main sur sa robe bleue, découverte au niveau des épaules, passant ensuite sa main dans ses cheveux pour redresser le peigne qui en ramenait une partie sur le côté. Au toucher, elle pu dénoter que tout était parfait, enfin, pour une coiffure faite à la lueur des torches presque une heure plus tôt, histoire d'offrir à sa Dame un lever de princesse de conte de fée.
Une fois ces derniers préparatifs effectués, elle se retourna, s'approchant de la belle, ses pieds chaussés de bottes à talons claquant légèrement sur la pierre froide de la pièce. Elle attrapa les rideaux du lit à baldaquin, tira dessus avant de lancer à sa compagne d'une voix qui se voulait chaleureuse.

''Que mademoiselle se lève, le déjeuner du roi est dans une heure. Il vous faut encore vous préparer, et inutile de préciser que l'on aime pas se faire attendre à la cours de Monsieur !''

Une manière subtile de signifier qu'elle n'était qu'une noble, et que tant qu'elle ne devenait pas reine, il était inutile de chercher à se soustraire de la table du monarque. Elle prit une inspiration avant de se tourner vers la penderie, en tirant deux splendides robes qui auraient fait pâlir d'envie d'autres dames, fabriquées mains, elle venaient directement d'Italie, ce qui expliquaient leurs splendides formes. Les tenant chacune par une espèce de cintre en bois, elle les présenta à sa Dame dans un grand sourire.

''Elles sont arrivées ce matin, et j'ai veillé à ce qu'on vous les présente le plus tôt possible. Maintenant, si mademoiselle voulait bien choisir laquelle elle préfère avant de s'habiller. Je lui répète qu'un roi ne sait attendre !''

Pour l'une et l'autre elle avait préparé de beaux bijoux. Elle aimait bien les robes de sa maîtresse, et jouer avec elle à la poupée dépassait ses espérances. Après tout, elle était belle et gracieuse, et hormis son caractère de cochon et son attitude de gamine pourrie gâtée, tout était bon chez elle. Enfin, elle n'était pas non plus là pour juger, et, se reculant dans un cliquetis du aux perles à son cou, elle s'approcha de la coiffeuse. Y attendant la belle dans un attitude sereine, en apparence du moins, quoi que, elle aimait bien s'occuper de cette damoiselle grincheuse, bien qu'elle soit plus jeune que la demoiselle en question ! Dame qui sommeillait tranquillement d'ailleurs, roulée dans de splendides couvertures qu'elle était.

Spoiler:

Viviane avait le sommeil léger et en entendant l’agitation qu’il y avait derrière ses rideaux à baldaquins elle se roula en boule dans ses draps maudissant un grand nombre de personne à commencer par Ellane, sa dame de compagnie et son amie, quand elle ne l’oubliait pas. Evidemment ça ne pouvait être qu’Ellane personne d’autre n’aurait osé s’aventurer dans l’antre du dragon. Peu de chance non plus que ce soit Theoderich, il aurait été moins discret.
Viviane effleurait l’idée d’oublier Ellane qui tentait de faire le moins de bruit possible et de se rendormir. Non pas que la vie de petite noble soit agitée ou périlleuse (et que sais-je encore). La pire des choses qui pouvait arriver ici à Viviane était de croiser un rat. Ou non, un gueux. Yerk. Cependant la jeune femme aimait se lever tard, ne serait-ce que pour conserver son superbe teint. Et pour le plaisir de dormir aussi.

Cependant quand Ellane tira les rideaux qui la séparait de sa maîtresse Viviane marmonna quelques mots fleuris et peu flatteur à l’intention de ce stupide soleil et resta un instant allongé, battant des cils, une moue boudeuse sur le visage pour prendre le temps de s’habituer à la lumière du jour.
Lorsque sa dame de compagnie lui rappela qu’elle devait être prête d’ici une heure pour les bons plaisirs du Roi Viviane poussa un long et profond soupir lassé. Elle aurait préféré combattre un dragon plutôt que de se rendre à la table du monarque…Du moins crier à l’aide en attendant qu’un preux chevalier fasse le sale boulot à sa place.
Ce soupir signifiait aussi que la vie de noble était bien compliquée et que tuer la reine pour épouser le Roi pourrait être dans ses prochains plans. Il était vieux, mais comme son titre l’indiquait, roi.

Viviane se redressa et baillât avec élégance ; ceci s’apprend lorsque l’on devient une vraie jeune fille et que l’on a strictement rien d’autre à faire de ses journées (le cas de la descendante de Ban). Elle s’assit sur le rebord de son lit et se passa la main dans ses longs cheveux blonds qui ne ressemblaient plus à rien pour le moment. Elle devait être affreuse. La jeune femme lissa inutilement le vêtement qu’elle avait porté pour dormir : une robe blanche et dorée.

Viviane jeta un coup d’œil aux robes que Ellane lui présentait. Elle hésita un instant. Elles étaient magnifiques, éblouissantes et allaient rendre jalouses un bon nombre de femmes sur son passage. Pourtant le visage de la petite princesse resta neutre, oscillant d’une à l’autre comme si ce n’était que des banalités (alors qu’elle bouillait intérieurement de se jeter dessus pour les enfiler et se pavaner devant la Cour...dernier point qu’elle ne manquerait de faire d’ici quelques heures). Après quelques hésitations Viviane désigna celle de couleur bleue, qui mettrait ses yeux en valeurs. Qui la mettrait en valeur tout court d’ailleurs.

Dans une démarche élégante malgré l’heure matinal (tout un entraînement, l’éducation d’une jeune fille digne de ce nom devait certainement être plus difficile que de devenir chevalier) la jeune femme vint s’asseoir face à la coiffeuse que lui présentait Ellane. Viviane lui jeta un coup d’œil dans le miroir (et grimaça, comme chaque matins, en voyant son reflet) et vit qu’une fois de plus elle était magnifique, ses boucles blondes retombaient sur ses épaules, et sa robe, quoi que plus simple que celle qu’elle porterait, était forte jolie aussi. Elle répondit avec une pointe d’agacement à la dernière réplique d’Ellane.

-Eh bien il devra attendre. Je ne changerais pas mes habitudes pour lui.

Elle marque une pause. Bien évidement qu’elle avait changé ses habitudes. A l’époque où son père était encore en vie, les deux monarques tentaient de faire cesser la guerre (ou plutôt Uther Pandragon voulait faire cesser la guerre) elle faisait ce qu’elle souhaitait ; évitant généralement de croiser âme qui vive, s’enfermant dans ses appartements. Mais évidement c’était plus délicat ici. Viviane devait se montrer prudente envers le roi de Camelot. Par contre…

-Son stupide fils et aussi insupportable que mal élevé.

Ce n’était que de l’insulte gratuite. Le souvenir douloureux de son comportement niais lorsqu’elle avait –finalement- cédé pour les beaux yeux d’Arthur ne cessait de la tourmenter depuis qu’elle était ici. Viviane était encore honteuse de son comportement inexplicable et rejetait donc colère et faute sur le fils du Roi, ce qui était beaucoup plus simple pour tout le monde, et en particulier pour elle.

Spoiler:

Ellane se recula d'un pas pour effectuer une courte révérence face à la jeune femme. Splendide, même au lever, bien que sa coiffure ne ressemblât à rien, la noble au caractère de cochon semblait vouloir dormir encore un peu. Comme tous les matins. Mais, comme tous les matins, elle allait devoir se lever pour assister au repas du roi que ce dernier présentait comme un honneur immense. Et qui allait sûrement sérieusement la saouler. La Dame autant que son amie qui en avait marre de rester à côté d'elle sans toucher à la nourriture, celle-ci semblant trop indigeste sur le moment pour qu'elle y fasse attention. Après tout, les canards à la broche et les navets fris dès le matin, merci bien mais ça n'était pas forcément ce qu'elle préférait.

Gracieuse, notre jeune dame de compagnie réorganisa les bijoux pendant que sa demoiselle se levait, finissant par accrocher la robe que la jouvencelle avait choisie au cache qui la dissimulerait durant toute la durée de son habillage. Inutile de la laisser nue, en vue des regards les plus inquisiteurs qui pouvaient passer de temps à autres par là. Puis elle se tourna vers la demoiselle qui baillait, nullement pressée de se lever, comme elle le précisa dans une remarque fort peu distinguée, une fois enfin assise devant la coiffeuse.
La dame de compagnie sortie une brosse fine, entreprenant de coiffer les mèches blondes de la damoiselle de la manière la plus douce possible, repassant plusieurs fois aux endroits où les noeuds récalcitrant l'empêchaient de faire correctement son travail. Un travail qu'elle effectuait tous les matins pour parer sa Dame d'un maximum de bijoux de toute beauté. Le tout sans trop charger, de manière à ce que la demoiselle émerveille encore plus son entourage.
Ce qu'elle faisait naturellement, du moins, lorsqu'elle n'ouvrait pas la bouche pour sortir une ou deux insultes bien senties qui faisaient fuir les damoiseaux aussi sûrement qu'un bourreau. Un bourreau des coeurs, oui, voilà ce qu'elle était, cette belle dame Viviane avec son doux sourire et ses splendides yeux bleus.

Ellane entreprit de prendre l'une des mèches de cheveux de la damoiselle au niveau de la tempe pour commencer une tresse serrée, ses doigts serrant la natte de manière agile, tressant les épaisses boucles blondes de la demoiselle de la manière la plus douce et rapide qui soit. Une fois arrivée à l'arrière du crâne, elle fit de même avec l'autre côté, prenant, par conséquent, deux ou trois minutes pour répondre à la remarque de sa Dame.

''Je suis aussi de votre avis. Non pas pour le prince, et je serai vous, j'aurai tout intérêt à rester dans ses bonnes grâces, on ne sait jamais de quoi est fait le futur... Mais pour le roi, une Dame aussi belle que vous devrait avoir la possibilité de se faire attendre. ''

Cela dit elle rejoignit les deux tresses entre elle par une troisième, la faisant continuer jusque bien plus bas. Puis, elle attrapa une broche splendide en saphir, l'accrochant habilement au niveau du croisement entre les deux mèches. Si le résultat était, ma foi, fort simple, il n'en demeurait pas moins fort joli. Attrapant ensuite un lourd collier en argent, elle le montra à la demoiselle.

''J'ai pensé qu'il vous irait bien. De plus, j'ai privilégié la simplicité, la robe à elle seule mettant déjà suffisamment en valeur votre beauté. Il ne faut pas trop surcharger, disait ma mère, aussi, je vais essayer de mettre en oeuvre le seul véritable precepte qu'elle m'ait apprit.''

Cela dit, elle évita de préciser que sa mère ne privilégiait pas ce genre d'attitude, évitant de préciser qu'elle ajoutait que cela faisait catin. Ce qui n'aurait sans doute pas plu à sa Dame. L'invitant à passer derrière la devanture d'un geste de la main, elle lui sourit, ravie de sa coiffure.