Tous les rires ont un mode d'emploi ! [Galahad]

Le tout est de savoir où il est...

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Un hennissement, suivit d'un bruit de sabot, retentirent dans le petit matin. Oh, rien de grave, juste une souris qui passait devant la splendide bête toute en muscles et en poils lustrés. Mais la jeune femme blonde qui observait la scène recula quelque peu, intimidée par ce brusque écart de la part de l'étalon alezan. Ce qui ne l'empêcha pas d'enlever son gant, défaisant lentement les douze boutons du tissus de soie, avant de s'approcher du box pour toucher le naseau de la paume de la main. Doucement, elle remonta le bras, s'attardant sur la liste blanche bien présente sur le front de l'animal. Elle en fit le contour du bout de son doigt, lissant le poil. Elle se pencha, posant son front contre la joue de la bête avant de murmurer sur le ton de la confidence, un joli sourire à peine visible sur ses lèvres roses.

''Tu sais que monter en amazone est terriblement douloureux ?''

Le cheval renacla avant de lancer violemment la tête en avant, elle l'évita sans peine, et entreprit de calmer l'animal en passant les doigts dans sa crinière. Elle n'avait pas spécialement froid, ses gants couvrant son bras jusqu'après le coude, mais les épaules dénudées de la splendide robe émeraude, à peine dissimulée par une lourde cape d'équitation, ne lui offrait pas une protection terrible contre la fraîcheur du petit matin. De sa main gantée, elle réorganisa ses boucles blondes, vérifiant que son petit peigne se trouvait bien à sa place, à maintenir en un chignon rapide les boucles qu'elle n'avait pas gardé lâchées. Impériale, elle jeta un regard à un garçon d'écurie, lui désignant le cheval d'un geste de la main.

''Toi, oui, toi, tu peux lui mettre sa selle s'il te plaît ? J'ai envie de prendre un peu l'air, quoi que, ça tu t'en fous, ton boulot c'est de t'occuper des chevaux pas des nobles...''

Elle avait mâchés ces derniers mots, les prononçant plus comme une constatation pour elle même qu'autre chose. L'enfant apporta la bride puis la selle en amazone à la jeune femme, entreprenant d'en harnacher le cheval qui essaya un bref instant de résister avant de capituler, son regard marron blasé par ces incessantes ballades stupides. La jeune femme compris que l'animal s'était résigné. Plutôt que de s'en porter que plus heureuse, elle se sentit trahie par ce brusque changement de comportement. Elle n'aimait pas que l'on file doux, et lui tenir tête était un bien meilleurs moyen pour qu'elle sente une véritable admiration à votre égard.
Ses yeux bleus se fixèrent sur l'animal et elle prononça calmement quelques mots à l'intention du jeune homme qui du la prendre pour une folle sadique et imbue de sa personne au point qu'elle revienne sur ses ordres. Elle chassa l'une de ses mèches rebelles, agacée.

''Non, arrête tout, je n'ai plus envie de faire d'équitation pour aujourd'hui... je suis déçue.''

Elle réajusta ses robes et se détourna du cheval, son gant toujours à la main.

Spoiler:

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Galahad était à Camelot depuis la veille seulement. Il n'avait pas eut le temps de beaucoup se familiariser avec ce nouvel environnement, et la perspective de se mêler à tout ces nobles, pour la plupart totalement imbus d'eux-mêmes, ne le tentait guère. Ce matin donc, il avait décidé de dégourdir un peu les jambes de Caelum, son fidèle destrier. Pour ce faire, il enfila une tenue légère, mais pas trop, juste bon pour faire de l'équitation! Ses bottes brunes mise, il prit son armure, qu'il emportait toujours lorsqu'il sortait, et son épée à sa ceinture. Il descendit ainsi jusqu'aux écuries, son armure sur le dos pour ne pas le gêner.

Le jeune homme prit la selle propre à Caelum, ainsi que le tapis de selle et la bride qui lui correspondait. Il se dirigea alors vers les box, un beau sourire aux lèvres. Il avait vraiment envie de chevaucher cet étalon ce matin, passer du temps avec l'animal.

En entrant, il vit une dame postée devant l'un des box, une noble vu sa tenue, quoiqu'un peu cavalière. Elle devait sans doute venir également prendre une monture, pour quoi d'autre sinon?!

L'un des chevaux tapa violemment sur la porte de son box, Galahad se dirigea alors rapidement vers la source du bruit, se montrant à l'étalon noir.

- Salut Caelum, prêt à sortir de cet enclos?

En le voyant débouler, l'animal sembla s'apaiser. Galahad esquissa un sourire, comme s'il se trouvait face à un très bon ami. C'était en quelque sorte le cas! Il ouvrit alors la porte du box et l'animal en sortit à toute vitesse, mais se stoppa, se retournant vers le chevalier. Brave bête! Galahad s'avança alors vers lui, lui tapota l'encolure avant d'entamer de le vêtir comme il se doit. Il lui mit alors le beau tapis de selle aux couleurs de Cobernic, suivit de la selle et bientôt de la bride. L'animal se laissa faire, comme s'il était totalement soumis, mais en réalité Galahad était le seul à pouvoir s'en approcher autant, allez savoir pourquoi!

Le jeune homme finit par se tourner vers la damoiselle présente en ce lieu et lui fit une petite révérence comme cela se faisait.

- Sir Galahad de Cobernic, et vous êtes?

Lui dévoilant son plus beau sourire, il attendit une réponse de la part de la demoiselle.

La jeune femme se retourna juste à temps pour tomber nez à nez avec un chevalier. Figée dans son élan, elle le regarda s'approcher de la superbe bête noire qui semblait lui appartenir corps et âme. On ne bousculait pas un chevalier, ça n'était tout bonnement pas, d'un point de vue politique, correct. Pourtant, elle avait réellement envie de le pousser dans le foin et le crottin pour caresser le somptueux cheval couleur charbon qui se tenait dans l'enclos. Elle avait rarement vu plus belle bête, et la flamme de défi qui brillait dans ses yeux, du moins l'imaginait-elle, la ravissait au plus haut point. Elle resta donc là, interdite dans sa tenue de noble qu'elle aurait volontiers troquée pour un pantalon et une épée en cet instant, et fixa d'un oeil ragaillardit par cette heureuse vision cet étrange couple. Un sourire, rare, naquit à nouveau sur ses lèvres, plus marqué à présent. Et elle s'avança d'un pas vers le jeune homme, n'y faisant pas réellement attention, toute occupée par son animal qu'elle était. Elle tortillait entre ses mains fines le gant de soie, irrésistiblement attirée par le cheval. Oh, bien sûr, elle n'y toucherait pas, enfin, tant que son maître serait là, mais elle en sortait terriblement frustrée. Un peu comme une enfant dans un magasin de jouet, qui n'avait le droit qu'à une modeste construction en bois alors qu'il voulait le château grandeur nature.

Puis il lui revint à l'idée qu'elle était une future grande dame, aussi, elle fit claquer son petit gant dans l'air, se retourna vers un nouvel animal, blanc, et fit semblant de s'y intéresser sous l'oeil inquiet du garçon d'écurie qui se demandait qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir inventer, encore. Elle passa sa main dans le tissus, accrocha les boutons d'une main experte, faisant mine d'avoir oublié son chevalier de voisin et son animal. Aussi, elle fit mine d'être surprise lorsqu'il se tourna vers elle, l'apostrophant d'une voix sûre, effectuant une rapide révérence qui n'en demeura pas moins relativement gracieuse. La jeune femme pu noter qu'il n'était pas vilain garçon, et que son âge correspondait à une ou deux années près au sien. Continuant dans sa délicieuse comédie, elle prit les pans de sa robe pour plonger elle aussi dans une révérence élégante. Une fois cet échange futile mais indispensable terminé, elle lui répondit, faisant fis de son caractère assez détestable lorsqu'elle le voulait.

''Ellane de Faye, je suis la Dame de compagnie de Dame Viviane qui a du rallier Camelot. Un bien beau château si vous voulez mon avis.''

Cela dit elle se tourna vers le cheval, l'indiquant d'un geste de la main, continuant sur sa lancée pour lui demander ce qui la fascinait depuis quelques instants. Car après tout, même si le maître était pas mal, elle ne cherchait pas un preux chevalier mais un noble de préférence très riche et vieux qui lui conférerait une place de choix dans la noblesse tout en mourant suffisamment tôt pour qu'elle puisse se marier. Et les hommes barrés de cicatrices, parce que ça arriverait bien un jour ou l'autre, merci bien, mais non.

''Et lui ? J'ai cru comprendre qu'il était votre destrier, mais je me trompe peut-être.''

Galahad écouta la demoiselle tout en apaisant son destrier qui aussi non, n'aurait pas hésité à se cabrer et partir au galop de l'écurie dans laquelle il semblait se sentir bloqué. C'est que l'animal n'avait pas pour habitude de si petits enclos. A Cobernic, il disposait d'un endroit approprié, une grande prairie lui était ouverte ce qui lui donnait une impression de liberté en plus.

La demoiselle lui demanda alors le nom du fameux cheval, du moins c'est ce que comprit le jeune chevalier. Il esquissa alors un petit sourire, s'écartant légèrement pour laisser apparaitre Caelum dans toute sa splendeur et lui caressa le front.

- Il se nomme Caelum, cela dit je vous déconseil de trop l'approcher, il a un sale caractère et ne supporte pas la présence humaine.

Hormis la sienne, mais cela n'était pas utile à préciser, elle devait sans doute déjà le constater. Enfaite, le cheval avait déjà envoyé de nombreuses personnes à l'infirmerie, suite à de violents coups de sabots assez bien placés. Non, il ne supportait vraiment pas la présence humaine autre que celle de Galahad, allez savoir pourquoi! Peut-être les voyait-il comme une menace?! C'était fort possible.

Le chevalier observa alors le cheval que la dame semblait avoir choisit pour monter. Pas un mauvais cheval à première vu, assez solide et docile, l'idéal pour des promenades...

- Vous comptiez faire une promenade si je ne m'abuse? Cela vous ennuierais si je vous tenais compagnie?

Si elle allait hors de la cité, dans la forêt principalement, le risque de croiser des brigands était assez élevé, une sécurité en plus ne lui ferrait pas de mal! Bon, ce ne semblait pas être non plus une demoiselle sans défense, mais les brigands n'étaient généralement pas qu'un!

Attendant la réponse de la jeune femme, Galahad accrocha un petit sac à la selle de son destrier, le stricte minimum qu'il emportait généralement pour sortir sur le dos de l'animal...